Ce qui transcende les 

moeurs et les vertus

 

■Le bouddha vivant Lian-sheng    Sheng-yen Lu

■Book 200 - L'Eveil parfait et universel

  Une tranche et encore une tranche d'Illumination

   —L'esprit intelligent de la vie—

 

 

■Traduit du chinois par Sandrine Fang

■Copyright c Sheng-yen Lu c2013, Editions Darong

 

On sait que les gens honnêtes et bienveillants du monde méritent le respect.

Pourquoi devient-on un honnête homme ?

Parce que l'on respecte les mœurs.

Pourquoi devient-on un homme bienveillant ?

Parce que l'on respecte les vertus.

Respecter les mœurs et les vertus est l'état suprême dans la plupart des religions. En général, les religions font avancer la pratique des mœurs et de la vertu. Les gens bienveillants respectent non seulement les mœurs et les vertus, mais entreprennent aussi beaucoup d'œuvres de bienfaisance.

Les mérites qu'ils se sont procurés sont grands comme le ciel. Les mérites qu'ils se sont procurés sont accordés aux peuples, à la population du monde entier.

Les mérites qu'ils se sont procurés favorisent tous les êtres doués de sensibilité.

Les mérites qu'ils ont procurés sont grands et majestueux. Par exemple :

– la mère Teresa de Calcutta de la religion catholique ;

– le maître officiant Cheng-yen du bouddhisme exotérique ;

[…].

Cependant, quand ils atteignent l'état suprême des mœurs et des vertus, est-ce qu'ils ont obtenu l'Éveil ?

La réponse est :

« Sans doute que non » !

Qu'est-ce que l'Éveil ?

Il transcende les mœurs et les vertus. Ici, je veux signaler surtout trois points :

1. Je ne demande jamais aux gens de ne pas respecter les mœurs.

2. Je ne demande jamais aux gens de ne pas respecter les vertus.

3. Je ne demande jamais aux gens de faire le mal.

Eh bien, l'Éveil, c'est —

Il ne se trouve pas du côté du bien.

Évidemment, il se trouve encore moins du côté du mal.

Je dis :

L'état que j'ai atteint me permet de prouver le « samâdhi de diamant dans lequel tous les dharma sont égaux ». J'ai obtenu l'aise dans tous les dharma, et je suis infiniment à l'aise et joyeux.

Dans l'égalité de tous les dharma —

Je suis fusionné avec tous les êtres doués de sensibilité.

Et tous les êtres doués de sensibilité vivent aussi en moi.

L'obstacle provenant des ennuis n'existe pas.

Les entraves à la sagesse n'existent pas.

C'est la sagesse de l'égalité.

Si quelqu'un dit que je suis une canaille, je serai à l'aise et prendrai plaisir à l'écouter ; si quelqu'un dit que je suis de la doctrine non bouddhique, je serai à l'aise et prendrai plaisir à l'écouter ; si quelqu'un dit que je suis hérétique, je serai à l'aise et prendrai plaisir à l'écouter ; si quelqu'un dit que je n'ai pas obtenu l'Éveil, je serai à l'aise et prendrai plaisir à l'écouter ; si quelqu'un entache ma réputation, je serai à l'aise et prendrai plaisir à l'écouter ; si quelqu'un dit que je suis un faux bouddha vivant, je serai à l'aise et prendrai plaisir à l'écouter.

Pourquoi ?

Car c'est « le samâdhi de diamant dans lequel tous les dharma sont égaux ».

Le maître zen Shih-kung aimait utiliser le thème « tendre l'arc et décocher une flèche » pour accueillir et conduire les pratiquants de la perfection.

Le maître zen Chung-yi rendit visite au maître zen Shih-kung.

Ce dernier dit :

— Attention, la flèche !

Le maître zen Chung-yen l'écarta de sa poitrine et demanda :

— Est-ce une flèche mortelle ? Ou une flèche vivifiante ?

Le maître zen Shih-kung répondit :

— Depuis trente ans que je tends une flèche et la décoche, j'ai seulement touché un demi-saint.

Je vous donne une indication :

Qu'est-ce qu'un demi-saint ? La mère Teresa de Calcutta était-elle une demi-sainte ? Le maître officiant Cheng-yen était-il un demi-saint ? Alors, qui est un saint ? Veuillez m'aider à l'exposer !