Reflechir a plusieurs reprises sur le《 non-attachement》
■Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■Book 200 - L'Eveil parfait et universel
Une tranche et encore une tranche d'Illumination
—L'esprit intelligent de la vie—
■Traduit du chinois par Sandrine Fang
■Copyright c Sheng-yen Lu c2013, Editions Darong
C'est grâce à l'obtention de la non-naissance que l'on arrête les ennuis du Monde du désir ; car le Monde du désir n'est jamais apparu. Si l'on arrête les ennuis du Monde de la forme, on peut dire que le Monde de la forme n'est jamais apparu. Si les ennuis du Monde de l'absence de forme sont arrêtés, c'est parce que le Monde de l'absence de forme n'est jamais apparu.
C'est bien inutile de parler des Trois Mauvaises Voies : la voie de l'Enfer, la voie de l'Esprit affamé et la voie de l'Animalité ne sont jamais apparues.
La voie de l'Asura n'est jamais apparue.
Même les vingt-huit cieux ne sont jamais apparus, les Terres pures transformées par tous les bouddhas et bodhisattva ne sont jamais apparues non plus.
Tous les ennuis que l'on éprouve sur la Terre sont complètement anéantis.
Alors, on réalise le non-attachement.
D'après L'Établissement du rien-que-conscience (ou le Wei Shi Lun), les Quatre Corps sont :
Le corps de la nature propre – le Corps de la Loi (Dharmakâya).
Le corps de la jouissance d'autrui – le Corps de rétribution (Sambhogakâya).
Le corps de la jouissance de soi-même – le Corps de rétribution.
Le corps de transformation – le Corps de transformation (Nirmânakâya).
En outre, d'après les spécialistes de l'école T'ian-t'ai, les Quatre Corps sont le Corps de la Loi, le Corps de rétribution, le Corps de correspondance d'essence et le Corps de transformation.
Le Corps de correspondance d'essence, ce sont les huit états de l'existence du bouddha.
Le Corps de transformation, c'est la manifestation du temps du bouddha.
En résumé, le Corps de la Loi est immuable comme la Réalité absolue, qui n'est pas venu et qui n'est pas parti, c'est le bouddha de la Réalité absolue.
Le Corps de rétribution, c'est le bouddha de mérites et de vertus, et le bouddha de la sagesse.
Le Corps de correspondance d'essence, c'est le bouddha dans sa manifestation humaine.
Après l'obtention de l'Éveil, j'ai compris ceci :
Le Corps de correspondance d'essence et le Corps de transformation ressemblent à l'illusion, à l'ombre d'une bulle.
Le Corps de rétribution ressemble à l'illusion, à l'ombre d'une bulle.
Le Corps de la Loi est permanent et invariable, il fait partie de l'action non conditionnée et ne se différencie pas des autres…
J'ai compris que tous les attachements sont le non-attachement et que le non-attachement est le tout attachement.
L'ennui est l'absence d'ennui, et l'absence d'ennui est l'ennui.
L'ennui est la bodhi.
Le cycle des renaissances est le nirvâna.
J'ai prouvé et obtenu :
Le non-attachement, le non-attachement, le non-attachement ; la non-naissance, la non-naissance, la non-naissance.
J'ai tenu là-dessus tant de propos, si vous ne les comprenez pas, tant pis ! Si vous les comprenez, eh bien, vous vous approchez de la Voie.
La non-naissance.
La non-obtention.
Cela ne fait rien.
Le non-attachement.
En réalité, tout cela n'est pas la Voie, cela s'approche seulement de la Voie.
Voici mes indications :
Un jour, le maître zen Shih-shuang criblait du riz.
Le maître zen Wei-shan dit :
— Les offrandes du bienfaiteur, il ne faut pas les gaspiller.
Le maître Shih-shuang dit :
— On ne doit pas les gaspiller.
Le maître zen Wei-shan ramassa un grain de riz et dit :
— Vous avez dit qu'il ne faut pas les gaspiller. Qu'est-ce que cela signifie ?
Shih-shuang resta bouche bée.
Le maître zen Wei-shan continua :
— Il ne faut pas mépriser ce petit grain de riz, car il peut engendrer des centaines de milliers de grains de riz.
Le maître Shih-shuang dit :
— Ce grain peut engendrer des centaines de milliers de grains de riz, mais on ne sait pas d'où il provient ?
Wei-shan rit aux éclats.
Je demande maintenant à tout le monde d'où provient ce grain de riz. Si l'on trouve la réponse, on obtient donc l'Éveil.
Vous pouvez essayer de répondre.
