A propos du mot ? bouddha ? du titre honorifique? bouddha Lian-sheng ?
■Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■Book 200 - L'Eveil parfait et universel
Une tranche et encore une tranche d'Illumination
—L'esprit intelligent de la vie—
■Traduit du chinois par Sandrine Fang
■Copyright c Sheng-yen Lu c2013, Editions Darong
Dans le Putra Indoor Stadium, à Kuala-Lumpur, capitale de la Malaisie, je dis devant cinquante mille adeptes :
« Je suis le bouddha Lian-sheng. »
À ce que l'on disait, des gens avaient manifesté leur désapprobation.
Quelqu'un critiqua :
— Il n'a pas obtenu l'Éveil, et il a dit l'avoir obtenu.
Quelqu'un d'autre me rit au nez.
Le mot « bouddha » attirait les critiques des gens.
Je donne ici une brève explication :
À en juger d'après les apparences, le Bouddha et moi sommes différents, mais par nature, il n'y a aucune différence entre nous.
Quelle est la relation entre le Bouddha et moi ? Effectivement, les hommes qui ont obtenu l'Éveil comprennent qu'il s'agit à proprement parler du même corps.
La Voie que le bouddha Sâkyamuni a saisie est précisément celle que moi, Sheng-yen Lu, ai saisie. J'ai examiné attentivement mon propre Éveil, je ne vois vraiment pas quelle est la différence entre le Bouddha et moi.
En me basant sur le Diamant, le bouddha et moi sommes égaux.
En me basant sur la droite raison, le bouddha et moi sommes égaux.
En me basant sur les ordres du dharma, le bouddha et moi sommes égaux.
En me basant sur les services bienveillants, le bouddha et moi sommes égaux.
Je dis aussi que non seulement je suis un bouddha, mais que même un mendiant qui ne possède rien et qui, en apparence, ne ressemble pas au bouddha, est par nature égal au monde. Cela veut dire que tout le monde possède parfaitement la nature de bouddha, que tous les êtres doués de sensibilité la possèdent.
Je ne suis pas le seul à avoir l'audace de parler ainsi.
Quand le bouddha Sâkyamuni a obtenu l'Éveil, il l'a déjà dit !
Les idiots de ce bas monde pensent que le mot « bouddha » représente l'autorité ; mais ils ne savent pas que rompre complètement avec l'autorité absolue permet de retrouver le visage originel. Il vous suffit de reconnaître clairement le mot « bouddha », vous n'aurez pas d'attachement affectif au bouddha, ni d'obstacle, vous pourrez sans restriction comprendre et saisir la Voie, vous serez vous-mêmes la Voie, vous parviendrez bien sûr à l'état libre de tout souci.
J'ai compris ceci il y a très longtemps :
– mon existence est éternelle ;
– ma qualité intrinsèque est celle du bouddha ;
– mon enseignement du dharma est celui du bouddha ;
– ma conduite est celle du bouddha ;
– mon état libre de tout souci est celui du bouddha.
L'Éveil apporte une valeur infinie.
La réalité apporte une valeur infinie.
J'ai donné ainsi mon enseignement, je ne sais pas si tout le monde le comprend ou pas. Il s'agit en réalité d'un ensemble : il y a le bouddha dans mon corps ; il y a moi dans le corps du bouddha.
Moi,
Le bouddha,
Les êtres vivants,
C'est un ensemble.
Voici mes explications :
Quelqu'un demanda :
— Pourquoi vous déclarez-vous bouddha ?
Je lui répondis par cette question :
— Si je ne suis pas un bouddha, que suis-je alors ?
Il ne sut pas répondre à la question.
Quelqu'un d'autre demanda :
— Pourquoi laissez-vous voir que vous êtes un bouddha ?
Je répondis :
— L'espace est vide et, sur la terre, rien ne peut être comparé avec moi, l'utilisation du mot « bouddha » est donc la plus adéquate. (En réalité, même le bouddha n'existe pas.)
— Avez-vous vraiment obtenu l'Éveil ?
Je répondis :
— Si je n'étais pas égaré, comment obtiendrais-je l'Éveil ?
Ha ! Ha ! Ha ! J'éclatai de rire.
