Repeter le discours sur la non-naissance

 

■Le bouddha vivant Lian-sheng    Sheng-yen Lu

■Book 200 - L'Eveil parfait et universel

  Une tranche et encore une tranche d'Illumination

   —L'esprit intelligent de la vie—

 

Il est probable que vous allez, après la lecture de ce livre, vous relaxer et dire : « J'ai enfin trouvé l'Éveil. »

Alors, je demandai au lecteur A :

— Dites-moi, qu'est-ce que l'Éveil ? Le lecteur A répondit :

— La huitième conscience, le tréfonds de la conscience du Tathâgata. Voir et prouver la huitième conscience.

Je dis :

— Incorrecte, votre réponse est fausse. Il y existe encore la conscience.

Le lecteur B répondit :

— Égalité, égalité, tout est égal.

Je dis :

— Vous avez mal compris l'Éveil.

Le lecteur C répondit :

— La non-obtention, le non-attachement, et cela n'a pas d'importance.

Je dis :

— Cette réponse est proche.

Le lecteur D répondit :

— Les Cinq Bouddhas, les Cinq Sagesses.

Je dis :

— Cette réponse n'est pas l'Éveil. N'importe quel bouddhiste connaît les Cinq Bouddhas et les Cinq Sagesses. De même les adeptes du bouddhisme comprennent la huitième conscience, la neuvième conscience et la dixième conscience.

Je demandai aussi au disciple Zi :

— Dites-moi, qu'est-ce que l'Éveil ?

Le disciple Zi répondit :

— La Mâdhyamika (ou la Vérité du Milieu), c'est l'existence merveilleuse dans la vacuité fondamentale ; la Wei Shih (ou la conscience absolue), c'est que tout l'extérieur est l'apparence et que l'intérieur est la conscience, le rien-que-conscience.

Je dis :

— Ce n'est pas ça.

Le disciple Chou répondit :

— On ne s'attache à rien, on est libre de tout souci et d'obsta-cle, sans un fil sur le corps.

Je dis :

— Non, il y a encore un fil.

Le disciple Yin répondit :

— Il n'y a qu'un mot pour le décrire : « vide ».

Je dis :

— Ce n'est pas ça non plus. Vous vous obstinez dans votre idée.

Le disciple Mao répondit :

— Il n'y a qu'un mot pour le décrire : « bouddha ».

Je dis :

— Des excréments séchés.

Le disciple Chen répondit :

—Il n'y a qu'un mot pour le décrire : « cœur ».

Je dis :

— Où se trouve le cœur ? Dites-moi, où se trouve-t-il ?

Le disciple Si répondit :

— L'absence de forme, l'absence de vœu, tout est purifié, sa nature propre est purifiée.

Je dis :

— C'est presque cela.

Le disciple Wu répondit :

— On a beau le chercher, on n'arrive pas à le trouver. Il est indicible, il n'est jamais enseigné.

Je dis :

— Vous y êtes presque !

Le disciple Wei répondit :

— C'est la non-naissance.

Je dis :

— C'est presque ça.

Le disciple Shen répondit :

— Il n'est pas le bouddha, ni le cœur, ni l'objet.

Je dis :

— La réponse est à peu près satisfaisante.

Le disciple You répondit :

— Le rêve, l'illusion, la bulle, l'ombre.

Je dis :

— La lumière de l'éclair et l'étincelle d'un silex ne représentent pas l'Éveil.

Le disciple Shu répondit :

— La lune dans l'eau, la fleur dans le miroir.

Je dis :

— Ce n'est pas ça non plus ! Cela peut seulement être considéré comme une ombre vaine.

Le disciple Hai demanda :

— Puis-je demander au révérend maître Lu ce qu'est l'Éveil ?

Je répondis :

— C'est… C'est… C'est…

Avez-vous compris ? Vous pouvez réfléchir un peu à cette question : qu'est-ce que c'est exactement ?

Je donnai une représentation intitulée « Se tenir debout sur un pied comme le faisan. »

Un disciple distingué cria fort :

— C'est le mot « moi ».

Je dis :

— Allez voir ailleurs !

Un disciple encore plus perspicace cria fort :

— L'union des choses représentant un tout.

Je dis :

— L'union des pets !

Personne ne parlait.

Je fis un signe de tête et dis :

— C'est exactement cet entre-temps. C'est exactement cet entre-temps.

Cet article énonce la non-naissance, je ne sais pas si tout le monde le comprend ou pas ?