Preface de l'auteur Comment couper le desir sexuel ?
■ Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■ La Claire Lumiere ici et maintenant Illumination sur le trouble de l'esprit
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright c Sheng-yen Lu c2015, Editions Darong
À ce jour, j'ai rasé les cheveux de trois cents bhiksu et bhiksunî, de mes propres mains. Je pense que dans un avenir proche il y aura encore beaucoup plus de bonzes et de bonzesses dans l'école du Vrai Bouddha.
Une fois, des bhiksu et des bhiksunî me demandèrent :
— Notre désir sexuel n'est pas encore éteint, et le fanion du coeur s'agite de temps en temps, comment y résistons-nous ?
Je répondis :
— Par la transformation.
— Comment le transformer ?
Je dis :
— Prendre une douche froide, courir, lire des hagiographies bouddhistes, regarder les nuages du ciel, pratiquer la Boxe de diamant (jin-gang quan) !
— On a essayé toutes ces méthodes de contrainte et de transformation, mais on n'arrive pas à réfréner longtemps notre désir sexuel, on éprouve en revanche de l'anxiété.
Ayant entendu leur exposé, je fus conscient de la gravité de leur problème.
Le Bouddha a dit : « Vous voulez que je connaisse votre nature : l'idée est engendrée par la pensée. »
C'est-à-dire : ce phénomène, le désir sexuel, est bien subtil et est engendré d'ailleurs par des facteurs qui le conditionnent. Si aucun d'eux ne se manifeste, vous pourrez le transcender paisiblement. Cependant, lors de l'arrivée d'un facteur conditionnant, s'il y a l'apparition d'une intention, d'un dessein ou d'un fantasme, il est certain que le désir explose sur-le-champ, il ne peut être empêché, ni même être retenu, il devient d'un seul coup comme un déluge, une catastrophe !
Regardons le désir sexuel à travers le dharma du Bouddha :
― la réaction physiologique existe certainement ;
― l'état physiologique et la psychologie sont en relation mutuelle de cause à effet.
Il y a ici une très bonne allégorie :
Le désir sexuel ressemble à la croissance de l'herbe. On prend une pierre et on la pose sur une herbe, comme sur le désir sexuel. Évidemment, l'herbe meurt sous la pression exercée. Cependant, dès que la pierre est déplacée, l'herbe repousse doucement, comme le désir sexuel qui revient de nouveau ; l'herbe pousse beaucoup plus vite que n'importe quelle plante et devient plus touffue qu'avant.
Si le désir sexuel explose, on ne peut pas le contenir !
Que faut-il faire dans ce cas-là ?
*
Le Bouddha a enseigné aux êtres doués de sensibilité l'étude des trois non-écoulements qui sont le précepte, la méditation et la sagesse.
Le précepte : l'observance des disciplines.
La méditation : le recueillement.
La sagesse : la prajñâ.
Personnellement, j'estime que la question du précepte consiste, semble-t-il, en travail de la contrainte et de la transformation. Tout le monde connaît les disciplines, mais pour les observer fermement, il faut s'y adonner sans cesse avec beaucoup d'efforts.
Le pratiquant de la méditation ou du bouddhisme tantrique, pour son perfectionnement personnel, possède certainement la force méditative du renoncement aux désirs. Si la pratique procure un effet, on peut non seulement contrôler le désir, mais aussi le transcender.
Pour donner une explication plus intelligible, j'écris ceci :
Le désir sexuel de chaque individu provient de son état physiologique et de son état psychologique.
Du côté de la psychologie, on se sert de la sagesse (prajñâ) du Tathâgata pour transformer le feu du désir en fraîcheur du coeur.
Du côté de la physiologie, on cultive par la méditation le Feu inhabile. On se concentre, et celui-ci brûle la source de la vie, le sperme, le Point lumineux, qui se trouve dans l'organe génital, pour que le Point lumineux se transforme en ch'i (énergie). On fait circuler celui-ci partout dans le corps et on lui fait traverser tous les canaux d'énergie de telle sorte que l'esprit du pratiquant de la perfection devient un bouddha inaltérable comme le diamant.
Je dis à tout le monde :
Il suffit de transformer en ch'i le sperme, le Point lumineux, qui est la source de la vie ; c'est alors le non-écoulement du corps charnel, ce qui permet la disparition du désir sexuel !
Pour les pratiquantes, la transformation de la menstruation en ch'i permet aussi d'acquérir le non-écoulement du physique ; pareillement, le désir sexuel peut disparaître !
Voilà la pratique de la perfection effectuée dans la méditation, elle donne le pouvoir de transcender parfaitement les désirs. Je dis sincèrement et concrètement à tout le monde : je me suis cultivé en suivant ce procédé, et j'ai prouvé le non-écoulement. Je suis justement un gourou de diamant du grand maintien de la lumière.
Du côté de la prajñâ, le Bouddha nous a enseigné la « visualisation des ossements blancs » et la « visualisation de l'impureté ».
Ah ! Pour couper le désir sexuel, il faut toujours recourir au précepte, à la méditation et à la sagesse !
Les coordonnées de l'auteur :
Le bouddha vivant Lian-sheng
Sheng-yen Lu
17102 NE 40th Court
Redmond, WA 98052
U. S. A.
