Le facteur conditionnant l'ecriture de
La Claire Lumiere ici et maintenant
■ Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■ La Claire Lumiere ici et maintenant
Illumination sur le trouble de l'esprit
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright c Sheng-yen Lu c2015, Editions Darong
Il y a eu une grande cause de l'écriture de mon livre La Fraîcheur du coeur au moment présent. Après que je l'ai rédigé ce livre, d'innombrables applaudissements me sont parvenus de tout un monde spirituel. De ce livre, personnellement, je me suis aussi un petit peu satisfait. Quand j'ai achevé sa rédaction, j'ai ressenti un soulagement profond du corps et du coeur.
Après La Fraîcheur du coeur au moment présent, j'ai continué à écrire, jour après jour. Je rédige quotidiennement, à heure fixe, sans relâche. J'ai ainsi achevé six livres en chinois :
― L'Oiseau solitaire dans l'espace (mon 146 livre) ;
― Il ne faut pas perdre le coeur (147 livre) ;
― Le Pouvoir du mantra (148 livre) ;
― La Lune dans l'eau (149 livre) ;
― Les Esprits saisissants (150 livre) ;
― Les Petits Propos dans la solitude (151 livre).
Un jour, presque arrivé à la fin de mon 151e livre, je m'assis à mon petit bureau. Au moment où je m'absorbais dans une réflexion profonde sous la lumière de ma lampe, le stylo que je tenais à la main bougea brusquement, c'est-à-dire qu'il se mut d'un côté et de l'autre, se balança vers le haut et vers le bas ! Je fus conscient alors de l'« écriture automatique » réalisée par la communication avec un esprit.
Qu'est-ce que l'écriture automatique ? J'ai ici une explication pour tout le monde :
L'écriture automatique est une situation de communication avec un esprit. Un médium tient un stylo à la main, une feuille de papier est posée devant lui, ses yeux peuvent être bandés, sa propre conscience se vide, c'est-à-dire que ses points de vue personnels n'interviennent pas dans la situation et l'acte s'accomplit complètement grâce à l'es prit qui se trouve dans l'espace environnant. Ce qui est noté sur le papier est tout à fait la pensée de l'esprit lui-même.
Quand je fus conscient de la descente d'un esprit, je trouvai cela amusant, je pris vite un papier, et il y nota alors rapidement quelques mots : « Le 152e livre, La Claire Lumière ici et maintenant ».
Mes yeux n'étaient pas bandés, je distinguais les mots bien clairement. L'écriture de l'esprit était de forme sinueuse, les caractères laissés par le stylo ressemblaient à la progression du dragon et du serpent, comme s'ils étaient formés ensemble par un grand maître de l'art.
Je demandai :
— Quelle sera la teneur de l'écrit ?
Il répondit :
— Comme pour La Fraîcheur du coeur au moment présent, ce sera également le thème de l'abstinence de luxure.
Je dis :
— C'est suffisant d'avoir déjà un livre traitant ce sujet !
Il formula :
— C'est insuffisant.
Je demandai :
— Pourquoi est-ce insuffisant ?
Il répondit :
— Le coeur de l'homme est trop dépravé.
J'interrogeai :
— Faut-il vraiment rédiger ce livre ? (Je me disais que pour les livres sur le même sujet, ce serait suffisant d'en publier un seul.)
Il repartit :
— Absolument.
— Pourquoi faut-il composer tant de livres du même genre ?
— Le genre humain est oublieux, répondit-il.
La réponse de cet esprit était donc que « le genre humain est oublieux ». On voit ici que l'esprit connait bien la nature humaine et qu'il est aussi conscient de la sienne.
J'en prends aussi conscience. Je prêche le dharma du Bouddha depuis trente ans, j'ai déjà écrit cent cinquante et un livres, le dharma que j'avais à prêcher est déjà enseigné et aussi complètement consigné. Ceux qui comprennent mon coeur comprennent déjà cela. Cependant, il existe encore beaucoup de monde qui, ayant entendu le dharma et aussi lu mes livres, ne comprennent pas encore mon coeur. Ah ! pareillement, il me faut les mettre en lumière une fois et encore une fois !
Je continue à écrire, sans jamais m'arrêter, justement de crainte que mes disciples soient oublieux, car l'homme est oublieux. Au début, je ne supportais vraiment pas le monde humain étouffant, je pensais alors : « Pourquoi ne pas quitter ce monde ou aller mener une vie errante, vivre dans un autre espace, sur une autre piste ? » Car, dehors, la mer était beaucoup plus vaste, le ciel plus spacieux, je ne voulais plus prêcher le dharma, ni écrire de livres.
Cependant, plus tard, après une réflexion profonde, je me suis dit : « Non, ça ne marche pas comme ça ; l'être humain est oublieux. D'après la circonstance actuelle, si je m'arrête de prêcher le dharma, si je cesse d'écrire, si je renonce au monde, la situation deviendra très grave, et les communautés perdront leur espoir. » Mon coeur n'étant pas rassuré, il me faut guider à nouveau, une fois et encore une fois, le coeur du genre humain vers la Voie juste. J'espère que mon écrit acharné pourra faire comprendre aux générations à venir :
― la vérité de la religion bouddhiste ;
― la croyance juste, la pensée juste ;
― le dharma tantrique du Vrai Bouddha ;
― la voie du Milieu, la vision juste.
Par conséquent, j'enchaîne la rédaction des livres, ouvrage après ouvrage, c'est effectivement la valeur de ma vie d'avant la mort et de celle qui existera après. Ainsi, face à ma vie de propagation du dharma, je peux avoir le coeur libre de tout souci, et connaître la consolation.
Je demandai :
— Qui êtes-vous, esprit perspicace ?
Il répondit :
— Le Bouddha de la lumière bienveillante, le saint souverain Wen-chang.
— C'est le même être divin.
— Je répète ma recommandation, et vous, vous continuez à écrire, c'est mon voeu, et aussi le sien ! repartit-il.
J'exprimai :
— Le Bouddha de la lumière bienveillante est vraiment miséricordieux !
Il dit :
— C'est bien ! C'est bien !
