Enseignement du dharma dans « l’Espace de la santé » de Tz’u Tsun Chê

■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu

■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »

■ Traduit du chinois par Sandrine Fang 

■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong

 

Le 13 du mois de mai 2015, j’ai ensei-gné le dharma dans « l’Espace de la santé » de Tz’u Tsun Chê0F1.

L’Espace de la santé se situe dans la ville de Taipei, capitale de Taïwan, dans la succursale Chung-kuan créée par l’âcârya Lian-jui, c’est un centre de soins de santé.

Pour appendre l’esprit de la sainte Mère Teresa, l’âcârya Lian-jui s’est rendue en Inde, elle étudiait en même temps qu’elle visitait des gens. Ce qui était tou-chant et admirable pour l’âcârya Lian-jui, c’est :

« La sainte Mère Teresa avait le plus grand coeur de la bodhi. »

Elle traitait tout le monde à égalité, elle regardait tout le monde comme le « dieu ».

En plus, elle donnait attentivement des soins aux gens ;

En personne, elle recueillait les sans-abris ;

En personne, elle soignait les estro-piés et les handicapés ;

De ses propres mains, elle nettoyait les pustules ;

Elle ne craignait pas la saleté ;

Elle ne craignait pas la fétidité ;

Elle ne craignait pas l’écoulement du pus, ni l’odeur rance du sang.

[…]

L’âcârya Lian-jui était convaincue que l’esprit de la Mère Teresa était un modèle de coeur de la bodhi qui est infini, sans borne.

Donc, l’âcârya Lian-jui a créé l’Espace de la santé de Tz’u Tsun Chê, il en existe vraiment une raison.

Dans les jours qui vont venir, elle va organiser des conférences de médecine :

– sur le traitement spirituel du boud-dhisme envers les blessés ;

– sur des cures aux maladies incu-rables ;

– apporter des soins de santé aux ma-lades ;

– les soins médicaux parfaits ;

Etc.

Dans mon enseignement du dharma, j’ai cité ceci :

« Quand vous êtes tout seul sur la Lune, je voudrais vous demander ce qu’est la bienveillance ? Qu’est-ce que la malveil-lance ? Qu’est-ce que le végétarisme ? Et qu’est-ce que le carnivorisme ? »

Je demandai :

— Qui peut répondre à cette ques-tion ?

Tout de suite, je donne ici un éclaircis-sement :

Quand on mène une entreprise de sol-licitude, on ne conçoit pas l’idée de mérite, ni l’idée d’une oeuvre de bienfaisance, ni l’idée d’accomplissement, on ne fait que la production de la pensée d’éveil, et on s’ef-force simplement de l’appliquer.

C’est précisément le coeur qui cherche l’Éveil en percevant l’entité vide des Trois Roues1F2.

Je dis :

— C’est précisément l’homme simple (végétarien) avec un coeur simple (végéta-rien) !

Je parle ici du végétarisme, beaucoup de gens qui ont pris le régime végétarien se considèrent comme supérieurs aux autres :

Ils ne détruisent pas la vie.

Ils ont acquis du mérite.

Ils se prennent pour des saints.

Ils sont bienveillants.

Ils protègent des animaux.

Cependant, en raison du régime végé-tarien, ils méprisent les êtres animés, ils se comportent de la manière hautaine et ar-rogante, et ils se croient animés de senti-ments saints et divins ; ils suscitent par contre l’incompréhension mutuelle des gens.

C’est la raison pour laquelle j’ai dit :

– aimer les gens, c’est végétarien ;

– faire mal au monde, c’est carnivore ;

– aider les gens, c’est végétarien ;

– l’égoïsme, c’est carnivore.

Finalement, je dis :

— En tant que pratiquant de la per-fection, on doit vider de son coeur tous les obstacles qui sont comme des poubelles, en gardant le coeur bien vide. Vivre un jour, être heureux en un jour ; vivre un jour, avoir de la gratitude en un jour ; vivre un jour, se cultiver en un jour dans la pra-tique de la perfection.

Évidemment, j’ai donné mon assenti-ment au régime végétarien, mais on ne peut médire des végétariens, on doit être conscient que le végétarisme de son coeur est beaucoup plus important. S’occuper de la santé du monde, sans plainte, sans re-gret, voilà ce qui est le végétarisme du coeur.

J’encourage l’âcârya Lian-jui :

Le bodhisattva n’a rien d’autre !

Il n’a que le coeur de la bodhi infinie2F3 !

 

 

1 « Tz’u Tsun Chê », c’est le Vénérable de la Bien-veillance.

2 Ce sont le donateur, le donataire et le don.

3 C’est le coeur qui cherche l’Éveil.