Fruits spirituels acquis par Lian-hua Chung-chêng

■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu

■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »

■ Traduit du chinois par Sandrine Fang 

■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong

 

Lian-hua Chung-chêng dit ainsi dans sa lettre :

Dans le livre « Je vous offre une lampe

lumineuse », le révérend maître a exposé en

détail et mis au point sur le livre « Xìn Xīn

Ming (L’Inscription sur la confiance) » écrit par

le troisième patriarche0F

1, pour que les lecteurs

puissent y pénétrer. Dans lequel les phrases

« la constance de la confiance » et « la nondualité

de la confiance » m’ont fait penser à

l’époque où lorsque j’ai pris refuge, il y a une

vingtaine d’année, j’ai écrit une lettre à Seattle en

exposant mes sentiments sur l’enseignement

consigné dans les livres spirituels du révérend

maître et ma croyance dans le révérend maître.

Dans le bureau où un des condisciples

qui rédigent les lettres de réponse a écrit

sur la lettre de réponse : « XXX, on vous

félicite, faites confiance au révérend maître ».

Lorsque le révérend maître y a apposé sa

signature, il a écrit le mot « absolument » à

côté du mot « confiance ».

En ce temps-là, mon épouse condisciple et

moi, nous avons pensé que c’était l’estimation

et la bénédiction du révérend maître. Jusqu’ici,

je pratique avec diligence depuis un an et demi,

et je m’exerce sans interruption à la pratique

élémentaire, y compris la grande oblation, la

grande vénération (se coucher à plat ventre, les

jambes allongées, les bras étendus vers l’avant,

les paumes tournées vers le ciel), les Quatre

Refuges1F

2, les Quatre Vertus infinies2F

3, la

méthode du gourou yoga, etc. Et après avoir lu

beaucoup de livres canoniques bouddhiques

en me référant aux livres spirituels du révérend

maître, j’ai enfin compris que la confiance

« absolue » est une condition impérative pour

toutes les pratiques de la perfection.

J’ai compris que le long fleuve du temps est

formé par une infinité de « ici et maintenant »,

si l’on ne peut se concentrer sur ce qui est ici

et maintenant, on sera velléitaire comme une

lanterne dans laquelle se trouvent des figurines

de papier montées sur une roue qui

tourne sous l’action de l’air chaud, l’on sera

ainsi ébloui par les images magnifiques sans

savoir quel parti prendre.

Le coeur de renoncement apparaît en

raison d’une cause karmique indirecte qui a ses

racines dans des vies antérieures. Son

apparition est aussi favorisée par certains

contextes, notamment par un environnement

difficile ou hostile. J’ai remarqué que si le

coeur de renoncement est engendré, ce sera très

facile de se délivrer des entraves provenant des

désirs, d’avoir théoriquement la vacuité bien en

main, et en plus de prouver pratiquement la

vacuité.

J’ai pratiqué ainsi sérieusement et j’ai

découvert que la confiance est une fondation

sur laquelle on peut se maintenir dans la voie

profonde de la vertu. On prend d’abord

« l’estimation du dharma » et « la pratique

assidue » comme un point d’appui, comme la

pointe d’un clou, on la tourne ensuite, plus on

la tourne, plus la pointe s’enfonce dans la

profondeur.

Lorsque j’ai eu ce genre d’illumination, j’ai

commencé, par bonheur, à relire le livre Les

Sanglots de la rivière Niuchou, et par chance, j’ai

immédiatement jeté un coup d’oeil au chapitre

« La dernière vénération ».

Le révérend maître a donné l’enseignement :

« Finalement, je vénère moi-même. Pourquoi ?

Parce que j’ai en moi une confiance illimitée… »,

« J’ai appris une infinité de doctrines et de

pratiques du bouddhisme ; ce sur lequel je

m’appuie, c’est tout d’abord la confiance, c’est

finalement la confiance aussi. » Après les

pratiques assidues et l’obtention d’une

corroboration réelle, le révérend maître a une

ferme confiance en lui, ensuite, il nous a appris

à donner confiance à nous-mêmes.

Le révérend maître séjourne souvent à

Taïwan, c’est un bonheur pour les condisciples

de Taïwan et ceux des pays de l’Asie de l’Est.

Les condisciples de cette vie, qui habitent en

Chine continentale, en Indonésie, à Brunei

et dans les autres pays, sont beaucoup plus

heureux que les peuples du temps prospère

de la grande dynastie Tang.

Notamment à Taïwan, où il n’y a pas de

guerre depuis plus de soixante ans, le

bouddhisme s’y propage, le Grand Véhicule

(Mahâyâna), le Petit Véhicule (Hînayâna) et

de Véhicule de diamant (Vajrayâna) y sont tous

réunis ; cette situation a fourni un excellent

environnement où l’on apprend le bouddhisme,

cet environnement est difficile à rencontrer

depuis l’Antiquité.

Ceux qui ont de la volonté d’apprendre

le bouddhisme en s’exerçant à la pratique de la

perfection ont la chance de pouvoir rencontrer

le révérend maître qui est un bodhisattva en

possédant pour la dernière fois le corps

charnel, qui a obtenu l’Éveil et atteint l’état

de bouddha, et qui est en train de tourner

grandement la Roue de la Loi.

Le révérend maître gouverne un grand

autel du dharma. Il a composé un roman historique

du Monde de la Loi avec comme

éléments référentiels l’univers, l’homme, le

Ciel, etc. Il a utilisé un style qui traite les

questions en profondeur dans un langage

populaire, et il les a montrés avec méthode

pour que les lecteurs puissent en avoir une idée

nette après la lecture.

Alors, il est certain que beaucoup de

disciples s’interrogent la main sur le coeur :

« Est-ce vrai ? Comment pourrais-je mériter

d’être l’objet de cette part de bonheur ? »

Chaque fois, quand j’assiste à la

cérémonie du homa qui a lieu au samedi,

c’est l’ensei-gnement du révérend maître

que j’attends le plus ; et ce que j’aime

regarder, c’est le révé-rend maître qui

raconte des histoires drôles. Lorsque le

révérend maître en raconte, l’audi-toire,

qui se trouve en bas de la tribune, n’a pas

encore de réaction en l’entendant, le

révérend maître se met par contre à éclater

de rire. L’expression de son visage est

effectivement rayonnant, ses sourires

gracieux.

Le 16 mai 2012

Lian-hua Chung-chêng

fait une génuflexion

avec la plus grande vénération

Après avoir lu cette lettre, j’ai fait les questions

et les réponses.

Question :

« La chanson de qui le maître a-t-il chanté ? »

Réponse :

« Ma propre chanson. » (La confiance en moimême.)

Question :

« A qui les usages et traditions caractéristiques de

l’école (du Vrai Bouddha) seront-ils transmis ? »

Réponse :

« La grosse tête et la grande queue. » (Y aller tout

droit.)

Question :

« Comment prouver et atteindre l’état de

bouddha ? »

Réponse :

« Sauter et courir à sa guise. » (Cette rive-ci est cette

rive-là.)

 

1 Seng-ts’an (?~606), le troisième patriarche chinois de l’école du dhyâna.

2 La prise de refuge auprès du gourou-racine, la prise de refuge dans le bouddha, la prise de refuge dans le dharma, la prise

de refuge auprès des saints et des moines bouddhistes.

3 Le coeur de la compassion infinie : donner le bonheur à tous les êtres vivants ; le coeur de la miséricorde infinie : enlever la souffrance

de tous les êtres vivants ; le coeur de la joie infinie : éprouver de la joie en voyant les gens pratiquer la bienveillance, s’écarter de la

souffrance ou obtenir le bonheur ; le coeur du renoncement infini : renoncer aux trois coeurs mentionnés ci-devant, ne s’y attacher pas.

Ainsi les rancuniers et les personnes indulgentes sont égaux, et l’affection et le ressentiment ne se manifestent.