L’ambassadeur a dit ainsi

■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu

■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »

■ Traduit du chinois par Sandrine Fang 

■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong

 

Le 27 mai, j’ai pris le vol BR26 de la

compagnie aérienne Eva Air pour aller de

Taïwan à Seattle, aux États-Unis. Lors de l’atterrisage,

il était déjà six heures de l’aprèsmidi.

À l’aéroport, ma fille Fo-ch’ing et mon

gendre Andy, mon fils Fo-ch’i, ma belle-fille

Sanny, mon petit-fils Lu Hung et ma petitefille

Lu-chün, ainsi que mes disciples qui

habitent aux États-Unies et au Canada, environ

une centaine de personnes sont venus

m’accueillir à l’aéroport. C’était très animé,

ils étaient fous de joie.

Le lendemain, à 5 heures de l’aprèsmidi,

l’ambassadeur de Taïwan à Houston,

M. Liao Dung-chou, et son épouse Judy me

rendirent visite. L’ambassadeur Liao était

d’abord représentant de Taïwan à Seattle, il

a été ensuite transféré à Houston, dans l’état

de Texas.

L’ambassadeur Liao dit :

— Dans une cérémonie de Brahmâ qui

a eu lieu à Seattle, j’ai appris le mudrâ et le mantra

de Brahmâ. Je les ai pratiqués assidument

pendant plusieurs mois et puis je suis transféré

à Houston, et tout marche très bien.

Il continua :

— Tout d’abord, pour le bureau de représentations

diplomatiques de la République

de Chine, celui de Houston est plus grand

que celui de Seattle, et les affaires y sont plus

compliquées. Depuis que je suis arrivé à

Houston, je peux toujours m’adapter à toutes

les circonstances, les gens sont tranquilles,

les choses harmonieuses, et le travail est très

agréable.

L’ambassadeur Liao dit encore :

— Les organisations des Chinois d’outremer

sont nombreuses à Houston. Les tâches

de ces organisations sont dégagées de toute

entrave, et les gens des organisations s’harmonisent

parfaitement, leurs bonnes relations

mutuelles s’accroissent de jour en jour.

Il continua :

— Excepté l’État du Texas, j’ai rendu visite

aux gouverneurs des quatre états circonvoisins.

En raison des relations diplomatiques qui

ne sont pas établies entre notre nation et les

États-Unis, certains gouverneurs sont faciles à

rencontrer, certains autres sont difficiles à

rencontrer ; et même des gouverneurs ne

reçoivent pas du tout les ambassadeurs des

autres nations. Cependant, ayant pratiqué la

méthode de la noblesse de Brahmâ, J’ai pu

avoir une entrevue avec les gouverneurs des

quatre États, et nous avions la joie de nous

rencontrer. En ce qui concerne la diplomatie

internationale, c’était un succès.

J’ai écouté les propos de l’ambassadeur

Liao, et j’étais extrêmement content, car la

méthode de la noblesse de Brahmâ est extraordinaire,

d’une grande originalité, qui

permet au pratiquant de recevoir le respect

et la révérence. C’est le succès de l’ambassadeur

Liao qui a bien gouverné sa barque et l’excellence

de la méthode de la noblesse de

Brahmâ.

Un moine me demanda :

— Qu’est-ce que la méthode de la

noblesse de Brahmâ ?

Je répondis :

— La marque d’un homme de grande

vertu.

Le moine demanda :

— Pourquoi ne transmettez-vous plus

la méthode de la noblesse de Brahmâ ?

Je répondis :

— Si je l’enseigne à mainte fois, il y aura

des relations d’opposition et de domination

mutuelles.

Je ris aux éclats.

Le moine questionna :

— Qu’est-ce que la marque d’un homme

de grande vertu ?

Je répondis :

— Ce sont l’officier du Ciel, l’officier de

la Terre et l’officier de l’Eau qui séjournent

dans le temple des Trois Officiers.

(Voici mes explications : dans le temple

des Trois Officiers, l’officier du Ciel est

l’empereur Yao, l’officier de la Terre est

l’empereur Shun et l’officier de l’Eau est

l’empereur Yu0F

1. Yao, Shun et Yu sont les

grands souverains des Trois Yuan, Trois Pîn

et Trois Guân. Après le façonnage de leur

statue d’argile, ils ont l’air distingué, noble en

assise ; le genre humain entre dans le temple

pour brûler des encens, se prosterne devant

eux et le vénère comme des dieux. Ils

peuvent protéger les êtres vivants. Je dis :

la marque d’un homme de grande vertu est

justement comme cela. Bien qu’ils sont

façonnés en bois ou en argile, on ne peut

pas les provoquer.)

Le moine demanda :

— Désormais, est-ce qu’on aura une

occasion prédestinée pour apprendre la

méthode de Brahmâ ?

Je répondis :

— Il y en aura, et il n’y en aura pas.

— Pourquoi il y en aura ?

Je répondis :

— Lorsque le révérend maître Lu se

trouvera content.

— Pourquoi il n’y en aura pas ?

Je répondis :

— Quand je serai content, vous ne

serez pas là.

Le moine sollicita :

— Je prie le maître de me recevoir

lorsque qu’il est content !

Je répondis :

— Alors, demeurez à Seattle !

 

1 L’empereur Yao (2357-2258 avant J.-C.), l’empereur Shun (2257-2208 avant J.-C.), et l’empereur Yu (?-2197 avant

J.-C.).