Une signature sur la montre

■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu

■ Discours abstrus sur la délivrance « Pointer du doigt la Lune »

■ Traduit du chinois par Sandrine Fang 

■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2017, Éditions Darong

 

Quelqu’un était fort surpris de re-marquer que sur le cadran de la montre du révérend maître Lu sont gravés deux mot chinois « Sheng-yen ».

Je dis qu’il ne faut pas s’en étonner, c’est une âcârya de la succursale Lian-feng qui a acheté la montre, elle a ensuite demandé au technicien d’une bijouterie d’incruster les deux mots « Sheng-yen » dans petit cadre rond et doré et de coller celui-ci sur le cadran, ainsi la montre a été fabriquée.

Cette montre est alors devenu la montre de marque Sheng-yen.

Elle est vraiment une montre por-tant un prénom, elle est une montre re-nommée et unique dans le monde entier.

Un moine était informé de cet évé-nement, il interrogea :

— Révérend maître Lu, vous portez au poignet une montre signée de votre prénom, quel en est le sens ?

Je répondis :

— L’homme véritable avec un nom authentique, il est inchangeable en tout temps.

Le moine demanda :

— Être homme véritabla et avoir un nom authentique, quelle attitude faut-il encore prendre ?

Je répondis :

— Il ne faut pas chercher la fascina-tion.

Le moine demanda :

— Quelle fascination faut-il éviter ?

Je répondis :

— Il ne faut pas s’appuyer sur l’aide d’autrui pour franchir l’océan de vie et de mort, mais sur soi-même pour y arri-ver.

Le moine demanda :

— Comment arriver à l’autre rive par la force de soi-même ?

Je répondis :

— Ne pas venir !

(Mon propos « ne pas venir » est fort brillant, il s’agit du visage originel, c’est l’état originel de l’être, c’est la clarté primitive de l’origine. « Ne pas venir », c’est l’absence de naissance ; « ne pas venir », c’est l’Illumination expérimen-tée. Ici, je voudrais demander à mes saints disciples, êtes-vous déjà venus ? Comment répondez-vous à cette ques-tion ?)

Le moine demanda :

— Lorsque la montre de marque s’arrête, quelle sera la situation ?

Je répondis :

— La résonance du son s’éteint.

Le moine interrogea :

— Si la montre de marque marche de nouveau, quelle sera la situation ?

Je répondis :

— Pareillement, la résonance du son s’éteint !

Le moine s’enquiert :

— Marcher et arrêter, comment sont-ils pareils ?

Je répondis :

— Pourquoi ne sont-ils pas pareils ?

Le moine questionna :

— Une montre où est apposée la signature et une montre sans signature, sont-elles différentes ?

Je répondis :

— Il n’y a pas de différence entre elles.

Le moine interrogea :

— Alors, pourquoi portez-vous une montre où est apposée la signature ?

Je répondis :

— Une fleur de lotus blanc s’ouvre vers la moitié du ciel.

Le moine demanda :

— Quel en est le sens ?

Je répondis :

— La nature.

Le moine questionna :

— Pourquoi ne jetez-vous pas la montre où est apposée la signature dans le ciel ?

Je répondis :

— En quoi le ciel va-t-il la transfor-mer ? Vous en ramasserez un morceau et me le montrerez.

Le moine dit :

— Je n’ai plus question à poser.

Je dis :

— Tous les bouddhas se manifes-tent des pieds à la tête !

(Le sens de ce chapitre est assez pro-fond. Mes saints disciples ont-ils saisi quelque chose ? Avez-vous compris ?)