■Le bouddha vivant Lian-sheng    Sheng-yen Lu

■Book 200-L'Éveil parfait et universel

   Une tranche et encore une tranche d'Illumination

   —L'esprit intelligent de la vie—

■Traduit du chinois par Sandrine Fang

■Copyright © Sheng-yen Lu ©2013, Éditions Darong

Certains bouddhistes qui avaient la foi en la doctrine du Boud-dha adoraient réprimander Sheng-yen Lu ; certains non-pratiquants du bouddhisme adoraient également réprimander Sheng-yen Lu. Les premiers me reprochaient l'adhésion au bouddhisme et à la voie hérétique, à la religion hétérodoxe, et me traitaient de :

– grand démon ;

– diable ;

– monstre ;

– charlatan ;

– escroc et dupeur des femmes ;

Etc.

Les deuxièmes me reprochaient de jouer l'esprit, de faire le diable, et me traitaient de :

– salaud ;

– bête ;

– pet de chien ;

– menteur ;

– malade mental ;

Etc.

En entendant tout cela, j'éclate de rire, car cela n'a aucune importance pour moi ; comme d'habitude, je mange, je dors, mon coeur est clair comme un nuage blanc et libre constamment, mon esprit ressemble à l'eau courante qui coule çà et là et à sa guise.

Quelqu'un disait que j'étais un vrai bouddha vivant, je n'ai pourtant pas éprouvé de joie.

Quelqu'un disait que j'étais un faux bouddha vivant, je n'ai pourtant pas éprouvé de tristesse.

Pour parler sérieusement, je ne suis pas si mauvais que ça, je possède tout de même un petit point fort.

Je le sais, si l'on est être humain, on doit observer les Cinq Préceptes①, on pourra ainsi se réincarner en être humain. C'est la condition pour renaître en homme. Par conséquent, un homme à cent pour cent vertueux n'existe pas, un homme à cent pour cent pervers n'existe pas non plus, autrement dit, il n'est pas certain que ce qui est droit soit parfaitement droit et que ce qui est pernicieux soit complètement pernicieux. À plus forte raison, je suis un homme d'Éveil, hi ! hi !

Je comprends au plus haut point le secret du Tathâgata, Vénérable du monde ; je comprends aussi parfaitement les secrets de tous les êtres vivants.

J'ai obtenu l'Éveil !

Je suis un être vivant, mais aussi un Tathâgata.

Quand j'ai dit que je suis un bouddha, des bouddhistes qui avaient la foi en la doctrine du Bouddha commençaient alors à bondir furieusement.

Quand j'ai dit que je suis très intime avec le bouddha Sâkyamuni et que nous sommes des frères, ils étaient dans une colère folle et voulaient même tracer une ligne de démarcation entre eux et moi !

Je n'y comprenais rien !

Je suis un Tathâgata.

Je suis le frère du Tathâgata.

Je suis originellement un bouddha.

Où est le problème ? Car tout se conforme à la pensée rationnelle.

Les livres canoniques ont clairement inscrit cette phrase :

« Le coeur, le bouddha et les êtres vivants ne se différencient pas. »

Malheureusement, sous le ciel, personne ne s'avance pour l'assumer.

J'ai compris : « le coeur, c'est le bouddha ».

J'ai compris : « le non-coeur, c'est le non-bouddha ».

J'ai compris : « le non-bouddha, le non-coeur, le non-objet ».

Non seulement je l'ai compris, mais je ne le cache pas, je le mets en pratique dans ma vie quotidienne. Il est bon que vous me croyiez, c'est bon même si vous ne me croyez pas, car tout est bon pour moi. Tel est mon état.

Les secrets de tous les êtres vivants, je les connais ; le secret du Tathâgata, je le connais. Si vous ne me suivez pas, qui est-ce que vous suivez alors sous la lumière du soleil et celle de la lune ?

Le slogan de ces gens-là – le bouddhisme, la foi en la vraie doctrine du Bouddha – provoque de la répugnance et engourdit les gens !

 

①Ne pas détruire la vie, ne pas voler, ne pas commettre d’acte sexuel illicite, ne pas mentir et ne pas s’enivrer.

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