L'Eveil du bouddha Ratnasambhava
■Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■Book 200 - L'Eveil parfait et universel
Une tranche et encore une tranche d'Illumination
—L'esprit intelligent de la vie—
■Traduit du chinois par Sandrine Fang
■Copyright c Sheng-yen Lu c2013, Editions Darong
Un jour, le maître zen Shih-shuang rencontra un moine bouddhiste. Il lui demanda :
— D'où venez-vous ?
Le moine répondit :
— Je viens de chez le maître zen Tung-shan !
Le maître zen Shih-shuang demanda :
— Qu'est-ce que Tung-shan vous a enseigné habituellement ?
Le moine répondit :
— Quand le maître zen Tung-shan se rend à la salle principale, il dit souvent : « Pour chercher à obtenir l'Éveil, les gens d'aujourd'hui courent de l'est à l'ouest, de l'ouest à l'est. Je leur ai indiqué d'aller justement là où il y a de l'herbe à là où il n'y a pas d'herbe.
Le maître zen Shih-shuang demanda :
— Quelqu'un a-t-il répondu à la parole du maître zen ?
Le moine répondit :
— Non.
Le maître zen Shih-shuang dit :
— Ouvrir la porte, c'est alors l'herbe.
À son retour, il parla avec le maître zen Tung-shan du propos du maître Shih-shuang « Ouvrir la porte, c'est alors l'herbe. »
À ces propos, le maître zen Tung-shan demeura sidéré et dit :
— Ce maître zen Shih-shuang est un grand homme qui a la connaissance du bien parmi des milliers et des milliers d'hommes !
Je dis à tout le monde :
« Ouvrir la porte, c'est alors l'herbe » est précisément l'Éveil du bouddha Ratnasambhava.
Je cite un exemple :
Wang An-shi avait composé un poème évoquant le rêve, n'estce pas ? J'aime beaucoup ce poème sur le rêve :
Étant conscient que le monde ressemble à un rêve, on n'a donc rien à désirer ;
Puisqu'il n'y a rien à désirer, le cœur se trouve alors dans la vacuité et la quiétude.
Il semble qu'en rêve on se laisse encore aller en suivant l'état de rêvasserie,
On réalise les mérites du rêve, considérables comme les sables d'un fleuve.
Quelqu'un me demanda :
— Étant donné que c'est un rêve, qu'est-ce qu'on peut faire ?
Je répondis :
— Faire un rêve.
— Quel rêve fait-on ?
— Le rêve d'être un grand homme d'accomplissement, un homme aux grands mérites et vertus, le rêve de porter largement secours aux êtres vivants.
(C'est l'Éveil du bouddha Ratnasambhava.)
Quelqu'un me demanda :
— Vous avez écrit deux cents livres. Produisent-ils quelques effets ?
Je répondis :
— Aucun.
— Étant donné qu'ils ne produisent aucun effet, pourquoi écrivez-vous encore ?
— Pour écrire, dis-je.
— Vous savez clairement que cela n'a aucun effet, mais pourquoi vous écrivez ?
Je répondis :
— C'est pour écrire que j'écris.
(C'est l'Éveil du bouddha Ratnasambhava.)
Ici, je dis à tout le monde, les thèmes que j'ai abordés dans ce livre sont : la vacuité, l'existence, l'intérieur, l'extérieur, la pureté, la souillure, l'apparition, l'extinction, l'extinction alternative, la sainteté, la vulgarité, le bien, le mal, la vertu, le vice…
Ce que j'ai saisi n'est pas inclus dans cela.
Ce que j'ai saisi est « l'Illumination parfaite et universelle ».
C'est dans la nature de dharma que j'ai fait apparaître l'efficacité merveilleuse, et c'est par ce genre de quantum de corroboration que mon enseignement est susceptible de se répandre partout.
Je suis un véritable homme d'Éveil.
Je suis un véritable homme libéré.
Toutefois, le poème de Han Shan-tzu a déjà clairement indiqué : « Aucun objet ne peut rivaliser avec l'Illumination. Comment puis-je la dévoiler ? »
1.1021-1086, homme politique, ministre et écrivain de la dynastie des Ming.
