La véritable fraîcheur(2)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng Sheng-yen Lu
■ La Claire Lumière ici et maintenant « Illumination sur le trouble de l'esprit »
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2015, Éditions Darong
*
« L’opération chirurgicale faite par les
esprits divins » et racontée par Wang Hsi était
un événement fort merveilleux. La plupart des
gens le considéraient comme une absurdité,
mais j’estime qu’il mérite d’être relaté.
Wang Hsi me raconta qu’au dernier stade
du cancer, il tomba dans le coma.
Un officier de l’enfer le saisit et le conduisit
vers le royaume des ténèbres. À michemin,
il rencontra « les Cinq Souverains du
Palais lunaire », c’est-à-dire le Souverain vert, le
Souverain jaune, le Souverain blanc,
verain noir, le Souverain rouge.
Les Cinq Souverains parlèrent :
le Sou-
— Cette personne nous appartient !
L’officier de l’enfer exprima :
— Sa durée de vie touche à son terme.
Les Cinq Souverains dirent d’un visage
grave :
— Bien que la durée de vie de cet individu
soit à son terme, puisqu’il a refusé la débauche,
elle est prolongée. Nous, cinq personnes, le
conduisons au Palais lunaire pour le guérir de
sa maladie. L’officier de l’enfer n’osait ni parler
davantage, ni s’opposer aux Cinq Souverains
du Palais lunaire. Il put voir chacun d’eux
donner un souffle féerique à Wang Hsi.
Wang Hsi, quant à lui, sentait que son
corps devenait léger, que ses pieds quittaient le
sol, qu’il s’éloignait en survolant le royaume des
morts et le monde des êtres vivants ; il voyait le
ciel bleu de la nuit, la campagne grise. En
suivant les Cinq Souverains du Palais
lunaire, Wang Hsi était entouré par une
petite lumière dorée et splendide et se
dirigeait en volant vers la lune blanchâtre.
Wang Hsi continua :
— Je me suis allongé sur une table d’opération,
et les Cinq Souverains du Palais lunaire
se tenaient debout autour de moi. Il ne
s’agissait pas ici d’une opération chirurgicale
de ce bas monde avec des scalpels et des
ciseaux. Les Cinq Souverains ne se servaient
pas de leurs mains, mais j’ai bien senti que
mon physique était en train de changer.
Il continua :
— Ma colonne vertébrale était sortie de mon
corps, mon ventre et ma taille avaient gonflé à
l’extrême, ma bouche s’était ouverte démesurément,
mes globes oculaires étaient sortis
de leurs orbites, mon cou et mes épaules
s’étaient complètement déplacés, mes cinq
viscères et mes six réceptacles étaient totalement
séparés. C’était une situation de désagrégation
du corps entier. Après cela, tous
mes organes furent lavés et purifiés. Cette
purification consistait à passer sur eux un
rayon de lumière. Après quoi, mon corps s’est
reconstitué. Le cou s’est joint aux épaules, la
bouche s’est réduite et a repris sa taille
originelle, les yeux sont rentrés dans leurs
orbites, le ventre et la taille se sont replacés, la
colonne vertébrale s’est fixée, les cinq viscères
et les six réceptacles se sont rangés dans mon
corps.
Wang Hsi estimait qu’il avait repris
alors son aspect originel.
Les Cinq Souverains du Palais lunaire
dirent :
— La maladie est complètement guérie
!
Wang Hsi ne s’aperçut pas comment il
était revenu dans la chambre ; en s’allongeant
dans son lit, il sut seulement qu’il
se réveillait du coma. Ensuite, son rétablissement
fut prodigieusement rapide ! Et
après plusieurs examens, son cancer avait
disparu, toutes ses cellules cancéreuses
étaient introuvables, il s’était débarrassé de
la tumeur maligne.
Qu’est-ce qui s’était passé ? Les médecins n’y
comprenaient plus rien.
*
Voici l’histoire de Wang Hsi qui avait
refusé la débauche :
Depuis sa jeunesse, Wang Hsi se passionnait
pour la pratique de la vertu. Il
estimait qu’aux yeux d’un pratiquant en
quête de la perfection, la recherche de la
jouissance de la vie était précisément
l’origine de la souffrance. Si on ne cherche
pas la jouissance de la vie, on peut alors
s’écarter de la souffrance.
En ce bas monde, la plupart des gens
pensent que la volupté est le plus grand
bonheur du monde ; un homme et une
femme font l’amour en s’embrassant, les
gens disent que c’est le plaisir.
Le point de vue de Wang Hsi était
différent :
Ce genre de plaisir est bien éphémère. Après le
plaisir charnel, c’est le commencement de la
souffrance, le commencement du vide.
Si on ne réfrène pas le désir sexuel, on
sera souvent malade et on vieillira rapidement.
La conséquence de la débauche, c’est
la perte du rang social, la ruine de la
réputation, le gaspillage de la fortune, la
discorde entre les membres de la famille, la
séparation avec l’épouse et les enfants, la
réprimande de la société, l’établissement
profond de la haine.
Ce qui résulte gravement de la débauche,
c’est la blessure réciproque et le
carnage mutuel.
Du point de vue de la causalité, c’est
un échec de la pratique de la vertu, et son
effet sera, après la mort, la chute dans la
voie de l’Animalité, et des difficultés à se
réincarner en un être humain pendant des
milliers et des milliers de kalpa (âges cosmiques),
l’épouse et les enfants ne seront
pas fidèles, il n’y aura pas de descendance,
on mourra sans postérité.