La perforation de l’intestin(5)
■ Le bouddha vivant Lian-sheng, Sheng-yen Lu
■ La Claire Lumière ici et maintenant
Illumination sur le trouble de l'esprit
■ Traduit du chinois par Sandrine Fang
■ Copyright © Sheng-yen Lu ©2015, Éditions Darong
Je suis un pratiquant qui met diligemment
le Dharma tantrique du Vrai Bouddha
en pratique. De ce côté, il y a trois méthodes
:
− La méthode du Feu inhabile : cette
méthode s’appelle aussi la méditation
du Feu inhabile. Il faut employer le ch’i
du Vase précieux pour cultiver le Feu
inhabile.
− La méthode du non-écoulement : exercer
le Feu inhabile pour transformer le
Point lumineux en ch’i (souffle, énergie).
Ensuite, se servir des Six Manières
de Shakya pour se préserver de
l’écoulement.
− La méthode du Point lumineux : l’eau
descend et le feu s’élève, le Point lumineux
se vaporise, circule partout
dans le corps, et fait ouvrir les Trois
Canaux d’énergie et les Sept Roues,
ainsi le corps entier se purifie et s’illumine.
Si on réussit ces trois méthodes, on parviendra
à cet état :
− Le désir sexuel disparaît complètement.
(L’apparition véritable de la
grande joie.)
− Le sperme, le sang, le Point lumineux
ne s’écoule absolument pas.
− Le corps entier répand de la lumière
pure. (Dans le bouddhisme tantrique,
cet état est précisément la grande joie
à la lumière.)
Moi, pratiquant diligent du Dharma tantrique
du Vrai Bouddha, j’ai réellement prouvé
la méthode du Feu inhabile, la méthode du
non-écoulement et la méthode du Point lumineux.
Je sais et comprends bien que c’est
manifestement une chose impossible que le
genre humain veuille faire disparaître totalement
ses plaisirs charnels. Cependant, après
ma pratique concrète, il ne s’agit pas uniquement
de la culture de l’esprit, j’ai vraiment
et incroyablement prouvé le nonécoulement,
la pureté, la lumière et la véritable
grande joie.
Je suis un pratiquant véritablement purifié
;
J’ai prouvé le non-écoulement ;
Je témoigne le Grand Achèvement que
l’on pratique dans le bouddhisme tantrique.
Évidemment, je suis conscient qu’il existe
dans ce monde bien rarement, très rarement
des pratiquants comme moi.
Ce serait merveilleux, je l’espère, que les
êtres vivants du monde entier puissent pratiquer
réellement le Dharma tantrique du
Vrai Bouddha ! Ah ! c’est vraiment réalisable
que le monde terrestre devienne une terre
pure !
*
À la fin de ce chapitre, l’affaire Tian
Ning doit s’éclaircir :
Le saint souverain Wen-chang dit :
Sous la voie du Ciel, la lubricité est une
infortune qui attire assez rapidement le
châtiment. Les gens ne la craignent pas,
comme s’ils étaient dans le rêve, dans
l’ignorance. Si on se conduit à la légère,
si on ne s’applique pas à être vertueux,
l’infortune arrivera très vite. Ah ! les
êtres animés, veuillez écouter mes exaucements
! Seule la bonté se dirige vers
la fortune, c’est toujours comme ça
depuis l’Antiquité. L’absence de bienveil-
lance attire le malheur, les anciens y
prenaient consciencieusement garde. À
l’époque des Printemps et des Automnes
(de - 722 à - 481 avant Jésus-
Christ), à cause de la débauche, le
royaume est tombé en ruine et les
familles se sont détruites. Le livre Fengya
réprimande et se moque de la course
après la caille et de la poursuite derrière
la pie. Donc, s’opposer à la raison,
c’est nuire à sa propre nature ; et
la convoitise de la lubricité, c’est se
priver de son propre honneur. Dès
qu’une chose humaine devient contrariante,
le coeur du Ciel se met absolument
en colère. Le parfum du cannelier
s’élève au-dessus du parc, ceux
qui ne se purifient pas reçoivent difficilement
une invitation. Le festin aux
fleurs d’abricotier est une grâce du
Ciel, comment serait-il possible que
ceux qui souillent leur renom puissent
l’obtenir ? Il est vain d’employer des
stratagèmes toute sa vie. Violer les
gens, être abusé par autrui, faire le
commerce du corps : la rétribution du
karma négatif est funeste et cruelle.
Qui est-ce qui purifie son coeur ?
À cause des plaisirs sexuels, la rétribution
des mauvais actes commis par Tian
Ning était fort impitoyable !
Dans une nuit de typhon, Tian Ning
marchait dans une rue.
Le vent s’élevait en soufflant dans les
arbres dont les branches s’agitaient en tous
sens, sont sifflement était ininterrompu, et il
y avait très peu de marcheurs dans la rue.
Un panneau fut décroché par les bourrasques
de vent. Ce panneau était en métal,
très fin, extrêmement tranchant. Il fut projeté
en tournant dans l’air, et en un instant, il
traversa le ventre de Tian Ning. Son vêtement
fut déchiré, son ventre fut étripé. La
plaque de fer le traversa fatalement, et ses
intestins sortirent de son abdomen.
Ses intestins furent tranchés, Tian Ning
tomba sur la rue et gémit, son sang s’écoula
complètement par terre !
Une ambulance arriva !
Hélas, malgré cela, en raison d’une hémorragie
abondante, Tian Ning expira.
Le mauvais karma qu’avait commis Tian
Ning était : « Le viol et la coucherie avec une
veuve, la destruction de la chasteté d’autrui.
En enfer, il subira des souffrances pendant
huit cents kalpa (âges cosmiques) ; après
quoi, il s’en délivrera et se réincarnera en un
mouton, en un cochon, et il subira l’abattage
fait par l’homme. Et après encore huit cents
kalpa, il transmigrera finalement dans un
corps humain, en devenant aveugle et
muet. »
Je composai un poème :
Dans la mer de désirs, les êtres animés
ne sont décrits que par le mot stupidité.
La pensée de l’amour n’arrête pas de se
manifester, le genre humain ne s’en
débarrasse pas.
En vivant, les gens ne savent pas se
cultiver dans la purification.
À la mort, ils demeurent demeurés
ignorants.
(fin)